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Ozu

Choeur de Tokyo - Film muet de Yazujiro Ozu (1931) 

Choeur de Tokyo,réalisé en 1931, est une des rares oeuvres muettes conservées du cinéaste. Il s'agit d'un film shoshimin, mettant en scène le " petit peuple ", particulièrement l'univers des employés de bureau, catégorie alors en pleine expansion dans un Japon qui se modernise et s'urbanise.

.La crise économique et la récession mondiales, en ruinant leurs ambitions de promotion sociale, vont faire de ce type de personnage un sujet d'élection cinématographique. Avec la figure du salarié au chômage, le cinéma japonais de cette époque se confronte à la question des mutations socio-économiques de la société, à l'examen des valeurs respectivement incarnées par la tradition et la modernité. On reconnaît sans peine ici un sujet qui va durablement hanter le cinéma d'Ozu.

Mis à la porte de la compagnie d'assurances qui l'employait pour avoir pris la défense d'un autre salarié injustement licencié, un petit employé se retrouve soudain sans le sou, avec une femme et trois enfants à charge. L'autorité bafouée du père vis-à-vis de ses enfants, l'indignité sociale contre laquelle il doit lutter au prix de sa fierté personnelle sont les principaux motifs de ce film, qui sauve la mise du héros par la rencontre providentielle de son professeur de gymnastique au lycée, un homme de l'ancien monde dont le héros, dans les premiers plans du film, s'était bien moqué.

Choeur de Tokyo
nous permet de saisir ce moment charnière de la carrière d'Ozu, moment qui relie la veine burlesque des débuts de sa période muette à la noirceur mélodramatique de son dernier film en noir et blanc. C'est le premier film où Ozu utilise constamment une caméra placée au niveau du sol.
Ozu

Musique de Yves Dormoy et Antoine Berjeaut


La multiplicité du cinéma d’Ozu où coexistent légèreté et gravité, burlesque et poésie, trouve son pendant dans la musique familière-étrangère d’Yves Dormoy, Antoine Berjeaut. 

Une composition où le rythme, constamment suspendu, tenu en haleine par la mélodie, produit une étrange force dramatique; un art du suspense, une façon de ne pas résoudre, de très peu développer. 
Le phrasé limpide de la trompette et de la clarinette voisine avec les éléments les plus inattendus, avec des textures tantôt acoustiques, tantôt électroniques, pour créer une image sonore au lyrisme discret.


Yves Dormoy : saxophone, clarinettes, programmation                     Antoine Berjeaut : trompette
, claviers


Choeur de Tokyo - Le film